Mon histoire, inspirations, nutrition, cette rubrique est la vôtre

jeudi 7 juin 2012

Commentaires

Il semble qu'il y ait eu des problèmes pour me laisser un commentaire.
J'espère que vous réussirez a présent sans problème.
Si vous n'avez pas de blog, sélectionnez le profil "anonyme".
Merci vos commentaires seront les bienvenus.

Se retrouver

Je suis partie hier "en ville" comme dise les provinciaux que nous sommes, dans l'intention d'aller y acheter un petit bout de féminité.
Les choses futiles me rattrapent semble t il...Cheveux courts, prothèse mammaire et lingerie bof ne me font pas sentir au top. J'ai donc décidé d'enfiler des chaussures à talons et d'aller arpenter les vitrines pour y trouver de quoi me sentir a nouveau un fille (ou femme) a part entière.
Deux magasins plus tard je m'offre une glace et regarde les gens passer, et là je réalise que la féminité que j'essaye de retrouver ne se trouve pas là où je la cherche, ou plutôt que ce n'est pas de cette façon que je vais la retrouver pour le moment.
Je vais donc passer tout le temps qu'il me reste a acheter des livres et des cd et je suis rentrée les pieds en compote.

Une évidence me saute au visage, vous allez sourire, c'est l'évidence même, mais je ne me l'étais pas vraiment avoué : j'avais donc perdu une grosse partie de ma féminité et je me refusais de l'accepter.
Faudra t il donc que je l'admette pour pouvoir me sentir un peu mieux et avoir enfin envie de m'occuper de mon apparence a nouveau? Je pense aujourd'hui que oui.

J'ai passé la soirée a pleurer. Depuis un an je me comporte en "guerrière", j'essaye de ne pas me pencher sur mes malheurs, mais je me sens en décalage avec le monde, et guerrière ou non, je fini par mettre une distance avec ceux qui me sont les plus proches.
Me voila donc en train de pleurer et de m'avouer mes peurs, mes pertes et mes angoisses. Une soupape s'est ouverte et je me sens un peu plus en phase avec moi même...ce n'est que le début, je commence a m'approprier mon nouveau moi avant de pouvoir le reconstruire et l'améliorer.
Voici une chanteuse  que j'ai découverte cet après midi là.

samedi 2 juin 2012

La "life list" d'une impatiente

Je suis très impatiente et pourtant comme vous toutes cette année de traitement m'a imposé des heuuuuuures d'attente.
Attendre pour voir les médecins, pour faire les examens, les séances de radiothérapies....J'ai attendu sagement sans faire de bruit pendant un an. Je ne compte pas les heures...beaucoup d'heures a essayer de lire sans jamais réussir a me concentrer sur ce que j'essayais de lire.
J'ai fait une overdose de magazines.
J'ai naïvement pensé que cela allait mes rendre plus patiente par la suite. J'ai peur du contraire.... J'ai la sensation d'avoir du temps a rattraper et tant de choses a faire!!!! J'ai deux bouts de 2 ans et bientôt 5 ans, je ne travail pas pour le moment et pourtant je manque de temps.
Je veux m'occuper de mes enfants, devenir auto entrepreneuse, me remettre a faire des travaux créatifs ce qui est ma passion depuis toujours. J'aimerais aussi retravailler en salariat pour retrouver une vie sociale et le contact avec des collègues. Devenir bénévole et apporter mon soutien aux femmes touchées par le cancer du sein.
Je suis consciente que tout cela ne va pas arriver demain et tout n'est pas compatible, mais je ressens une grande frustration a ne pas réussir a tout faire tout de suite.
Cela aurait-il un lien avec le fait que j'ai découvert ce fameux 17 Mars 2011 que la fin pouvait arriver beaucoup plus rapidement que je l'avais imaginé...Je pense que oui.
Je suis encore plus impatiente qu'avant et a vouloir tout tout de suite, je me noie parfois dans la frustration de ne pas réussir a faire tout tout de suite...
Alors pour calmer cette impatience j'ai pensé a la méditation, mais jusque là je n'ai fait qui penser ou a reprendre le yoga mais pour cela j'attendrai (oh non encore attendre!) les inscriptions du mois de Septembre. Alors que faire?
J'ai trouvé une solution de secours que je voulais partager avec vous. J'ai écrit un life list ou liste de vie. ce qui consiste a faire une liste de TOUT ce que vous souhaitez faire de votre vie a court, moyen et long terme. Dans tous les domaines, personnel, professionnel, voyages...Je me suis acheté un joli carnet ou j'ai noté par domaine tout ce qui me tenait a coeur de réaliser un jour. Cela a été très jouissif de pouvoir rêver et d'imaginer réaliser un jour toutes ces choses. J'essaye de prendre les choses les unes après les autres.
Finalement je me dis que je ne réaliserai peut être pas tout, mais l'important et de se permettre de rêver.

vendredi 1 juin 2012

Rémission

Je viens de lire Catherine Cerisey sur son blog, son article "fin des traitements" dans la rubrique "Mon histoire" m'a plus qu'émue et touchée. Son histoire est racontée avec tellement de sincérité.
Je me retrouve aujourd'hui, presque 6 mois après la fin de traitements, en rémission. J'ai toujours trouvé ce terme étrange, vague...Hors pour les gens je suis guérie, tout cela est derrière moi. j'entends souvent : "Il faut se dépêcher d'oublier maintenant". Oublier??????
Oublier qu'il me manque un sein? Oublier la chimio? Il y a tellement de choses que je n'oublierai évidemment jamais.
Les traitements sont terriblement difficiles a supporter, j'ai cru que je ne survivrais pas a la chimio. Et pourtant je pense parfois que l'après cancer du sein n'est pas vraiment plus facile a vivre que les traitements eux mêmes. J'ai eu la tête dans le guidon pendant tous ce temps. J' ai eu la même sensation que pendant un accident de voiture. Pendant que ça se passe on est en danger on est dans l'action, on freine, on tient son volant...On n'est pas dans la réflexion mais dans l'action. Je devais m'en sortir. Une fois tout "ça" terminé, je me suis retrouvée dans le même état qu'après un accident, en vie certes et tant mieux mais les jambes tremblantes et en état de choc.
Je sais que je n'oublierai jamais. Je ne passe pas une journée sans penser a mon cancer du sein. D'ailleurs est-il encore le miens...Je vis avec, et je suis heureuse d'être la pour pouvoir le dire.
Depuis six mois les examens de contrôles se succèdent, les séances chez la kiné aussi. J'ai du me faire enlever la thyroide. J'attends ma reconstruction pour Septembre. Ou plutôt l'ablation de mon deuxième sein (qui a déjà beaucoup trop de calcifications) et une reconstruction.
J'essaye de reconstruire ma vie, de trouver du plaisir dans chaque journée, de ne pas trop angoisser face au risque de récidive.
Non, je n'oublierai jamais.
Non l'après ne ressemble pas a l'avant.
Oui, ce cancer m'a abimée et angoissée mais il m'a rendu et me rendra encore plus forte.


jeudi 31 mai 2012



Pourquoi ce blog?



Lorsque j'étais en traitement, internet (ou plus particulièrement certains blogs) a été une fenêtre ouverte sur le monde.
 J'ai consulté les blogs de femmes formidables qui ont été atteinte par le cancer du sein. Les lire m'a souvent apaisé et réconforté.
L'encre rose n'a aucune prétention, je souhaite que cet espace devienne un lieu agréable dans lequel les personnes qui le souhaitent puissent échanger sur le cancer du sein et l'après cancer du sein. Sur le bouleversement qu'il opère sur nos familles, sur notre façon d'appréhender la vie dans ces moments d'annonce de pendant et d'après. Les sujets ne manquent pas...
Je souhaite que ce blog soit un lieu positif, je vous invite a vous y "assoir" aussi souvent que vous en aurez envie, j'y ai mis des fleurs et une petite nappe a pois.
Bienvenue a tous et a toutes.

Valérie

dimanche 27 mai 2012

Le verdict

Depuis l'annonce de la maladie, je ne pensais plus qu'a cette tumeur qui grossissait a vue d'oeil. Quatre centimètres au moment du diagnostique. Elle était  arrivée si vite !!!

Au moment de l'annonce ma gynécologue a donné plusieurs coups de fils et m'a posé tout de suite deux rendez vous avec deux chirurgiens différents, dans deux villes différentes. Il fallait se décider rapidement, tout s'est fait en 48 heures. Mon mari et moi, nous sommes rendu au premier rendez vous assommés , catapultés dans un nouveau monde, avec un nouveau langage...Le premier m'a proposé d'enlever uniquement la tumeur. La deuxième (une femme) nous a très rapidement parlé de mastectomie. je sentais que cela allait être nécessaire, je l'ai suivi.  Je me suis sentie  en confiance auprès d'elle. Une femme, a peu près du même âge que moi. Sa manière de nous expliquer les choses était claire. Nous nous sommes sentis a l'aise.
En quelques jours ma tumeur était devenue évidente. Après le sevrage de ma fille mes seins se sont dégonflés et la tumeur ressortait de ma poitrine.
On m'a donc proposé une chimio néo-adjuvante pour réduire la tumeur. Pendant cette première étape, nous allons traiter le cancer m'a t on dit et non le cancer du sein. Il y a aura par la suite une mastectomie avec curage axillaire suivie de 25 cures de radiothérapie.

J'essayais de comprendre ce qui était en train de se passer, j'ai essayé de rester sur les rails.
Rentrée a la maison, j'ai ouvert internet pour tenter de me rassurer, j'y ai trouvé des statistiques devant lesquelles je me suis retrouvée en larmes.
J'ai recommencé le lendemain en me disant que je trouverais probablement plus de choses rassurantes mais ça n'a pas été le cas. Je voulais simplement trouver je ne sais où, la garantie que je m'en sortirais et bien sur je ne l'ai pas trouvé. J'étais terrorisée. Il m'a fallu admettre que personne n'allait me garantir que tout se passerait bien.

Un jour a Noirmoutier, une femme m'a expliqué que si par hasard une personne se laissait piéger par la marée montante il ne fallait pas qu'elle essaye de lutter, mais plutôt qu'elle se débarrasse de tout se qui pouvait entraver ses mouvements puis qu'elle se laisse flotter et qu'elle se laisse aller par le courant. ce dernier l'emmènerait vers la rive.
J'étais alors en plein traitement et j'ai reconnu dans cette explication l'état d'esprit dans lequel je me trouvais a ce moment là.
Je savais que  la colère m'épuiserait, qu'il fallait que je la laisse de coté pour le moment et que le courant m'emmènerait au bout en suivant le protocole de soin.
Je ne voulais pourtant pas avoir la sensation de subir les choses passivement. Je me suis beaucoup renseignée sur ce que j'avais besoin de savoir pour me sentir actrice de mon propre film et non figurante. Je suis arrivée a mes rendez vous avec une listes de questions.
En me demandant parfois si ma listes était trop longue. Si mes questions étaient fondées...Je me suis toujours imposée d'aller jusqu'au bout de mes listes pour pouvoir me sentir informée faute de pouvoir être rassurée.

Sortie de ce premier entretien avec la chirurgien qui allait m'opérer je me suis sentie "prise en charge". Le choix était fait. S'en est suivi le bilan d'extension. Tous les examens se sont enchainés pendant plusieurs semaines, 2 je crois et ça a été une des périodes les plus difficile a passer.
Je me suis révélée être claustrophobe et complétement paniquée face a une irm ou une scintigraphie osseuse....
J'ai commencé mon chemin en solo, mon mari restait a la maison pour garder nos petits, il cherchait du travail depuis 2 ans quand j'ai appris que j'étais malade . Il a décidé d'interrompre ses recherches jusqu'à ce que j'aille mieux. J'ai décidé sans en être bien consciente sur le moment de le mettre a l'écart , d'aller au rendez vous seule, aux examens seule ( a posteriori, je ne suis pas sure que c'était une bonne idée) mais c'est pourtant ce que j'ai fait. Sachant mes enfants avec leur papa, je savais qu'ils étaient chez eux dans leur univers et qu'ils ne pourraient être mieux qu'avec lui. Je savais que le situation n'était déjà pas évidente pour les enfants je voulais préserver leur quotidien et leurs habitudes.
J'avais donc l'esprit libre pour aller me faire soigner.
Le bilan d'extension terminé j'ai rencontré mon oncologue, qui s'est révélée être très rapidement un "coup de foudre humain". En quelques minutes j'ai su que je ne pouvais pas mieux tomber; ça ne s'explique pas, je l'adore.
Elle m'a expliqué les examens a venir, la chimio...
J'avais essayé de me préparer a l'annonce de la perte des cheveux, et au reste mais on ne se prépare pas vraiment a tout cela, j'ai eu beau adorer la personne que j'avais en face de moi, je me suis sentie assommée par la somme d'informations a digérer.
Le verdict était posé.

mardi 22 mai 2012

Après l'annonce de la maladie...L'annonce aux enfants et le sevrage de ma fille

Aussi bizarre que cela puisse paraître, ma préoccupation principale lors de l'annonce de mon cancer du sein a été le sevrage de ma fille. Je devais la sevrer immédiatement. Et a l'annonce de la maladie devait s'ajouter cette deuxième violence.
Je suis rentrée en expliquant a ma fille que je ne pouvais plus lui donner le sein, que ce n'était pas un choix de ma part de le faire aussi brutalement mais que je n'avais pas le choix, je lui ai expliqué pourquoi, elle m'a écouté mais a refusé de boire un biberon. Elle a refusé de boire toute la journée, puis s'est couchée et s'est réveillée dans la nuit en hurlant et en me demandant le sein. Il a fallu que mon mari et moi lui expliquions une nouvelle fois. Nous lui avons parlé très simplement en la regardant dans les yeux. Elle nous a écouté très attentivement a pris le biberon qu'on lui tendait et a tout bu d'une traite, elle qui avait toujours refusé de boire une goutte de lait de vache. Depuis elle ne m'a plus jamais demandé le sein et a semblé très bien vivre ce sevrage.
Un énorme soulagement pour mon mari et moi.
Je savais que ce sevrage n'était pas si facile qu'il n'y paraissait pour ma fille, mais je sais que du haut de ses 11 mois elle a parfaitement compris ce qui se passait et si nous n'avions plus cette proximité et cette intimité que représentait l'allaitement  , nous avions gagné une nouvelle complicité.
L'annonce a mon fils de 3 ans et demi s'est faite alors que l'ambiance depuis une semaine était assez tendue a la maison. Les enfants ont immédiatement senti que quelque chose d'anormal se passait lors de l'attente des résultats. J'ai expliqué a mon fils que je venais d'apprendre que j'avais une grosseur a enlever, qui nécessiterait un traitement. Il m'a demandé où ça se trouvait et ma proposé un massage pour me soulager.
Nous avons dit la vérité a nos enfants en essayant d'adapter notre langage a leur âge...
J'avais terriblement peur de les "laisser tomber", de mourir alors qu'ils étaient si petits. Cette idée m'était insupportable. J'ai beaucoup culpabilisé d'imposer cette maladie a mes enfants. J'ai donc décidé de leur dire la vérité tout en essayant de les épargner au maximum.

L'annonce

Un jour de Février 2011, j'allaite ma fille de 10 mois et je sens une boule douloureuse dans le sein droit, après un mauvais pressentiment je me raisonne et pense a un engorgement. J'ai allaité mon fils deux ans et j'ai rencontré ce "problème" a plusieurs reprises.
Je montre cette masse a mon mari qui surpris par la taille de la grosseur me rassure en me disant que quelque chose de sérieux ne peut devenir aussi gros aussi vite.
Ces paroles me rassurent et me voila en train d'essayer de faire passer cet engorgement par diverses moyens, douche chaude, massage...mais rien ne change et je m'alerte. Rendez vous chez ma gynécologue qui se trouve être en congés et qui est remplacée.
Au vue de cette grosseur, elle ne semble pas rassurée. Je m'attendais pourtant a l'être... rassurée. Elle me conseille d'aller faire une échographie très rapidement. Je pars donc pour une échographie en étant pratiquement sure que tout cela est lié a un problème d'allaitement et que cette gynécologue remplaçante n'y connaissait pas grand chose.... en allaitement.
 Je me retrouve face a un radiologue manifestement inquiet, qui me dit que ce n'est pas liquidien et qu'il faut fait une mammographie immédiatement.
A ce moment tout bascule dans ma tête et je comprends que j'ai un cancer. Les images de la mammo sont "mauvaises" , classées ACR5. Je demande calmement au médecin radiologue si c'est un cancer, il me répond qu'il y a de très forte chance pour que ce soit le cas. Il faut vérifier avec une biopsie.
J'ai apprécié la franchise de ce médecin qui a été clair et pourtant très délicat dans sa manière de répondre, je sors du centre d'imagerie et j'ai l'impression d'être en apesanteur.
La semaine suivante a été une des plus pénible que j'ai eu a vivre, l'attente des résultats a été longue et cruelle. je savais au fond de moi que les résultats étaient mauvais mais en regardant mon mari et mes enfants je n'arrivais pas a me convaincre que tout cela allait vraiment nous arriver.
Le jour des 11 mois de ma fille le verdict est tombé, ma gynécologue, rentrée de congés m'apprends que j'ai un cancer du sein.

samedi 19 mai 2012

Bienvenue a tous, l'encre rose sera le moyen de partager avec vous un  nouveau départ. Celui de l'après cancer du sein. J'ai été touchée en 2011 par un cancer du sein triple négatif. Je suis aujourd'hui en rémission et j'essaye de retrouver ma vie ou plutôt de la réinventer. Tout reste a faire, beaucoup de choses a commencer....a commencer par ce blog.